Des services de santé sexuelle et reproductive novateurs en zones de conflit

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Une travailleuse de la santé, soutenue par Inter Pares, mesure la taille d’un enfant lors d’une visite de routine dans une communauté isolée de Birmanie. Crédit: homologue dans le domaine de la santé

À son huitième mois de grossesse, Nang Shwe Yin* a commencé à montrer des signes de prééclampsie – une maladie qui pouvait mettre sa vie et sa grossesse à risque. Dans son village isolé de personnes déplacées du nord-est de la Birmanie, les soins hospitaliers semblaient inaccessibles. Il fallait pourtant qu’elle accouche à l’hôpital afin d’assurer la meilleure issue possible pour elle et son bébé. 

Des travailleurs et travailleuses de la santé, appuyé-e-s par Inter Pares, ont confirmé l’état de Yin lors d’une visite de routine dans sa collectivité. Elle a été transférée dans un hôpital où elle et son bébé pourraient recevoir les soins requis. 

« Au début, j’avais très peur… d’être hospitalisée », confie-t-elle. Le personnel de santé l’a aidée à se sentir à l’aise. « Sans leur aide et leurs conseils, je n’ose pas imaginer ce qui nous serait arrivé, à moi et à mon enfant. »

Dans les régions isolées de la Birmanie, les vérifications de routine par le personnel de santé local sont depuis longtemps le moyen utilisé par nos homologues pour offrir des services de santé sexuelle et reproductive aux collectivités autochtones. 

Toutefois, l’intensification du conflit complique les déplacements dans les collectivités isolées : l’armée bloque les routes, les détours sont périlleux et le prix de l’essence augmente sans cesse. Même quand il est possible de voyager, les infrastructures sanitaires se dégradent dans les villes et il est donc d’autant plus crucial d’offrir des services locaux et à distance.

Ces changements amènent nos homologues à repenser certaines pratiques établies et à les adapter.

Ainsi, des organisations de santé autochtones ont créé ensemble des vidéos didactiques en ligne à l’intention du personnel de santé. On y donne de la formation sur diverses procédures, comme l’installation d’implants contraceptifs, afin que personne ne doive se risquer à voyager pour parfaire ses compétences.

Par ailleurs, la santé sexuelle et reproductive reste un sujet délicat à aborder, surtout dans les collectivités autochtones. La stigmatisation liée à la planification des naissances et à l’éducation à la sexualité est encore profondément ancrée et certains chefs religieux en découragent vivement la pratique. À l’heure où le conflit menace des populations autochtones tout entières, certains leaders de la collectivité s’intéressent davantage à la croissance démographique.

Les organisations de santé des femmes autochtones poursuivent aussi leur travail communautaire en santé sexuelle et reproductive – quoique de façon plus discrète. Plutôt que de rencontrer les jeunes en grands groupes, elles ont mis sur pied un système d’éducation à la sexualité entre pairs adolescents. Des jeunes ayant reçu une formation rencontrent de petits groupes de leurs pairs dans un cadre privé pour offrir de l’information en matière de santé sexuelle. Cela permet aux jeunes d’aborder des sujets délicats dans un espace sécuritaire tout en contournant les problèmes de sécurité. 

Ce sont quelques exemples de mesures d’adaptation parmi bien d’autres. Avec le conflit qui perdure, elles vont se multiplier. 

Inter Pares travaille avec des homologues spécialisés dans la santé qui offrent du soutien à près de 600 000 personnes comme Yin et son bébé, dans quelque 2000 villages en Birmanie. Malgré notre indignation devant les attaques de l’armée contre la population, nous sommes fier-e-s à Inter Pares que nos homologues puissent continuer à offrir des services à leurs collectivités. 

 

*Pour des raisons de sécurité, les noms figurant dans cet article ont été modifiés. 


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« Au début, j’avais très peur… d’être hospitalisée », confie-t-elle. Le personnel de santé l’a aidée à se sentir à l’aise. « Sans leur aide et leurs conseils, je n’ose pas imaginer ce qui nous serait arrivé, à moi et à mon enfant.»

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