Promouvoir l’inclusion des personnes trans par l’art en Colombie

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Les homologues d'Inter Pares soutiennent les groupes de la base qui résistent à la violence, notamment en défilant lors de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes. Crédit: Fundación Dignidad Trans

La culture et la tradition peuvent être des sources de fierté et d’appartenance à un peuple et à une nation. Elles peuvent aussi être de puissants outils pour lutter contre l’aliénation et l’exclusion en contestant les définitions rigides de l’appartenance.

Dans la région de Quindío, en Colombie, des femmes trans ont créé Kathleya Trans, un groupe de la base qui combat la violence et offre aux femmes trans un espace sûr où se rencontrer. Dans une vidéo de promotion touristique produite par le groupe, plusieurs membres enfilent la chapolera traditionnelle et parlent avec fierté des caractéristiques de leur région productrice de café, site du patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans un contexte culturel qui contestait le droit des femmes trans de porter la robe traditionnelle, c’est en soi un puissant geste de revendication et d’affirmation de l’identité trans. Le groupe espère participer aux festivals culturels à venir – d’où étaient exclues par le passé les personnes issues de la diversité de genre – afin de célébrer le caractère unique de la région tout en contestant les normes culturelles et structurelles à l’origine de la violence et la discrimination envers les personnes trans.

Dans une autre région, près de la frontière avec le Venezuela, Fundación Dignidad Trans utilise elle aussi un puissant symbole culturel – une danse, le joropo  – pour jeter des ponts entre les habitant-e-s de la région et réclamer de meilleures conditions pour les femmes trans, les travailleuses du sexe et les migrant-e-s vénézuélien-ne-s qui font partie de la collectivité. L’an dernier, à l’occasion de la Journée internationale de la visibilité trans, des membres du groupe ont porté la robe traditionnelle et dansé le joropo lors d’un concert en plein air. 

Malgré certaines avancées dans les dernières années, les personnes trans subissent toujours énormément de violence et leurs droits ne sont pas reconnus. Selon REDLACTRANS (le Réseau des personnes trans d’Amérique latine et des Caraïbes), les femmes transgenres de la région ont une espérance de vie d’à peine 35 ans.  
Selon Cristina Rodríguez, coordonnatrice de programme de Fondo Lunaria, un homologue d’Inter Pares qui soutient les deux organisations, « Kathleya Trans et Fundación Dignidad Trans reconnaissent l’importance de l’art et de la culture comme piliers du militantisme social. Pour ces femmes trans, l’art incarne la résistance contre la violence qu’elles vivent chaque jour. Il transforme leur réalité, donne un nouveau sens à leurs territoires et devient un puissant outil de changement social ».

 

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